Maryse Allard
et le Pojagi
Une longue histoire d'amour
Avec l'aimable participation de Maryse Allard
Ecoutez Maryse parler de la Corée et du Pojagi ou Bojagi…elle est inépuisable.
Petite fille de brodeuse dont la maman touche à tout, cousait beaucoup, Maryse à toujours vécu au milieu du fil, des chutes de tissus et de broderie.
Son trésor ? Une collection de broderies découpées dans les chutes de tissus abandonnées par ses aïeules.
C’est bien plus tard après une carrière dans l’import/export qu’elle découvre le patchwork, emmenée par la maman d’une amie.
Christine Moulin, que toute quilteuse connaît au moins de nom, la forme à cet art aux origines anciennes. Maryse animera ensuite des cours durant environ 5 ans.
Oui mais, donner des cours demande de l’investissement et Maryse ne fait rien à moitié.
Détestant faire de la copie, elle recherche alors des sources d’inspiration qui l’amèneront à créer ses propres modèles. C’est à cette occasion qu’elle découvre le livre de Yansook Choi, spécialiste coréenne de Pojagi vivant au Japon.
C’est le coup de foudre.
La modernité, la transparence, la lumière, la finesse du travail séduisent notre future ambassadrice du Pojagi en France.
Maryse n’aura de cesse que de s’interroger sur l’histoire de cet art et c’est dans la plus pure tradition qu’elle va s’auto-former au Pojagi.
De passe-temps, cet art va devenir passion.
En 2014, à son plus grand étonnement, une artiste coréenne de grand renom (elle a exposé au Victoria & Albert Museum de Londres) Chunghie Lee lui propose de lui faire parvenir une de ses œuvres qu’elle souhaite présenter au sein du KOREAN BOJAGI FORUM (KBF).
Le succès est au rendez-vous.
Mais l’histoire ne s'arrête pas là et le succès ne venant jamais seul, en 2018 Maryse est invitée à nouveau par Chunghie Lee à exposer à Séoul.
Totalement reconnue par les spécialistes coréennes du Pojagi, Maryse a exposé en 2024 lors du dernier KBF organisé par Chunghie Lee et participé à une résidence d'artiste à Jinju, ville de la soie. Un moment exceptionnel de rencontres autour des arts textiles coréens.
Au cours des années et de ses rencontres, se crée entre Maryse et la Corée un lien intense et une part d’elle-même y restera toujours ancrée. Ses amies coréennes sont devenues des soeurs de coeur pour elle.
Au travers du Pojagi et des rencontres, elle a découvert un pays avec ses traditions, son art, sa culture, son histoire souvent douloureuse et la fracture entre le Nord et le Sud.
Maryse crée ses propres modèles. Elle s’inspire d’une photo, d’un vitrail, d’une sculpture ou architecture de la période Bauhaus, ou l’art déco dont elle utilise un détail. Mue par un élan créatif, elle se laisse guider par son inspiration.
Plus attirée par le blanc que par les couleurs, elle aime se laisser guider par le dessin qu’elle crée, la structure, la réactivité, la souplesse, la finesse et la transparence du tissu qu’elle guide mais par qui elle se laisse aussi guider.
Internationalement reconnue, ambassadrice en France de cet art ancestral, Maryse aime à partager son savoir, à le faire connaître et le faire pratiquer et ne cesse de participer à de nombreuses expositions, salons et ateliers.
Inépuisable elle a même écrit un livre à ce sujet.
Le Pojagi, art du patchwork coréen.
« Je vois dans ma tête ce que je souhaite créer, mais c’est au milieu du gué que le chemin prend forme.
J’étale autour de moi énormément de tissus que j’aime palper, caresser, toucher, associer ou enlever…je me laisse porter par eux. Le blanc opère sur moi une forte attraction ».
« J’aime ce que je fais. Lorsque mon œuvre se finit, une espèce de paix s’installe en moi en même temps qu’une certaine frénésie."
« Je n’ai pas fini de creuser mon sillon »
Maryse Allard
En octobre Maryse présentera dans le cadre du Quilt Festival in Korea à Séoul (@quiltfestival_in_korea) deux pojagis avec un groupe de 5 artistes internationaux ainsi qu’une autre oeuvre avec un groupe d'artistes coréennes. A cette occasion, elle retrouvera cette Corée qu’elle aime tant.
Enfin vous pourrez la retrouver sur le Salon Aiguilles en Fête/Création et Savoir Faire en 2024 où elle donnera des cours. Nous avons hâte d’admirer de plus prés son travail.
Galerie photos:
